vendredi / avril 27 / 14h30 / gratuit / La salle de l´Institut français de Bobo Dioulasso
Pour clôturer l’événement, une après-midi de réflexion a été organisée autour de la ville, de l’architecture et de la culture, sur deux thématiques :
1/ Comment et pourquoi les arts peuvent-ils s’inscrire dans les espaces publics ?
2/ Enjeux et perspectives de l’ouverture des infrastructures culturelles et citoyennes sur la ville.
Avec l´introduction de Léandre Guigma - architecte et docteur en urbanisme invités - et les initiatrices de l´EPEP : Michaela Solnická Volná (designer unlimitedJCA), Chiara Rigotti Ouattara (architecte bioarchi et professeure à AUBEN), Agathe Konaté (directrice de l´Institut Francais a Bobo Dioulasso), et avec la participation des panelistes ...
Panel 1 :
Lucien HUMBERT, promoteur d'Arts et co-fondateur de CAP-OUAGA (Carrefour des Arts Plastiques de Ouagadougou)
Aguibou Bougobali SANOU, Chorégraphe, Directeur artistique de la Compagnie Tamadia, et Directeur du Festival In Out Dance Festival
Aimé Frédéric NIAMBA, Directeur Régional du Ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme
Thibault LABAT, architecte et artiste
Moussa SANOU, Metteur en scène et directeur artistique de Traces Théâtre, Président du Collectif d’artistes Sya Ben
Alain SANOU, 4ème adjoint au Maire de Bobo-Dioulasso, en charge des questions culturelles et de l’environnement
Amidou BAGUIAN, Directeur du service de la Propreté de l'eau, de l'Assainissement et de l'aménagement paysager de la Ville de Bobo-Dioulasso
David SANON, Conseiller culturel au Conseil Régional des Hauts Bassins
Panel 2 :
Etienne LOMPO, Directeur Général Maison de la Culture de Bobo-Dioulasso
François BOUDA, administrateur culturel et mondoblogger
Ousmane BANGRE, directeur de la planification et de formation CERAV/Afrique
Julien DUPONT, architecte, designer et scénographe
Soumaila PAKOTOMA, Directeur de la Culture, des Sports et du Tourisme à la mairie de Bobo-Dioulasso
Souleymane KOUMARE, Directeur du Centre Siraba
Pamphile NIGNAN, Directeur du service Urbanisme, Construction et du foncier communal de la Ville de Bobo-Dioulasso
Martin COULIBALY, 1er adjoint au Maire, en charge de l’Urbanisme et de l’aménagement
Mr. Léandre Guigma a fait une introduction dans la problématique portant un regard urbanistique sur la notion d’espace public / espace partagé, à travers un recul spatial et temporel de la fabrication des territoires urbains... Avant tout cela il a enchanté le public avec son slam sur la ville de Bobo Dioulasso qui nous a autorisé de publier:
Où es-tu ?
Je t'ai cherché au centre-ville colonial autour de Notre Dame Cathédrale
J'ai flâné dans les halles du Marché central sans ressentir d'émotion
Tu m'es apparu dans cette bâtisse monumentale de la Gare ferroviaire SITARAIL
Avant de te camoufler à l'intérieur du Musée communal Sogosira Sanon
J'ai parcouru toutes les ruelles de ton village originel
Je t'ai aperçu dans quelques maisons mères bobo et bobo-dioula
Je t'ai poursuivi dans les quartiers des griots, des forgerons et dans les ruines de la chapelle
Puis tu t'es réfugié dans l'un des minarets de la grande Mosquée de Dioulassoba
Pour te découvrir, je suis allé lire au Temple du Savoir de Nasso
A la bibliothèque de l'Institut français Henri Matisse de Bobo-Dioulasso
J'ai parcouru les programmations culturelles du Palais de la Culture et du Théatre de l'Amitié
Mais pour te voir on m'a dit qu'il fallait attendre la prochaine SNC
Dans mon impatience je suis allé jusqu'à la Source de Dafra
J'ai sacrifié un innocent poulet espérant pouvoir te contempler
Hélas... tu es resté caché au fond de cette eau trouble, me laissant troublé,
Pointé là, lassé, frustré, dans le doute et l'embarras.
Je me donne à voir, à entendre à boire et à gouter
Laisse-toi t’émouvoir, prend le temps de t’asseoir, de sentir et de savourer
Je ne suis pas entre quatre murs figés dans des espaces dédiés
Je suis aussi dans le murmure d’une brise qui souffle un arôme d’air frais
Dans la souillure de ton regard et dans le mépris de tes pensées
Dans le vide de ta présence, dans tes peurs, tes préjugés
Je résiste fébrile attendant un soupçon d’attention, un sursaut de créativité
Pour revivre et faire frémir de bonheur, des cœurs par milliers
J'étais à tes cotés sur les étables colorées de mangues, de papayes et d'ananas
Dans les étals de légumes frais, dans les bras chargés des marchands ambulants et j'en passe
Autour de Notre Dame Cathédrale, dans cette animation commerciale sans égale
Tu m'as traversé sans me voir, sans même m'apercevoir du regard, dans une ignorance totale.
J'étais dans le regard du « bra mogo » guide touristique de Dioulassoba
J'étais dans cette gorgée de premier thé chinois que ces amis t'ont invité à boire
J'étais dans le « Somogodo » des résidents, dans le son des djembé et balafons de Sya
Dans les coiffures des jeunes filles, dans l'histoire de la plus vieille case du village que tu n’as pas voulu croire
J'étais aussi dans le taxi à gaz qui t'a conduit à Nasso
Ce fameux taxi vert coyo coyo à bord duquel tu contemplas la forêt de Dinderesso
J'étais dans la bonne humeur du conducteur et dans sa vieille petite radio
Où tu as entendu les voix poignantes de Victor Seydou Demé et de Solo Dja Kabaco
Rappelle-toi qu'au retour de Dafra, décu de n'avoir pas vu la grosse silure, poisson-chat
Tu t'es consolé avec un plat de chitoumou et quelques calebassées de dolo bobo, j'étais là
J'étais dans ces objets jetés dans des décharges incontrôlées par des personnes anonymes
J'étais dans ces rues inondées de débats citoyens et de causeries plus ou moins intimes.
Je me donne à voir, à entendre à boire et à gouter
Laisse-toi t’émouvoir, prend le temps de t’asseoir, de sentir et de savourer
Je ne suis pas entre quatre murs figés dans des espaces dédiés
Je suis aussi dans le murmure d’une brise qui souffle un arôme d’air frais
Dans la souillure de ton regard et dans le mépris de tes pensées
Dans le vide de ta présence, dans tes peurs, tes préjugés
Je résiste fébrile attendant un soupçon d’attention, un sursaut de créativité
Pour revivre et faire frémir de bonheur, des cœurs par milliers...
Léandre Guigma, Bobo Dioulasso, 27/4/2018